Les réglages de voile
Cette page s'adresse à tous ceux qui aiment la
voile.
La compréhension des réglages de voile demande du
temps. Du temps à étudier la théorie pour comprendre le
fonctionnement des réglages, du temps sur l'eau pour apprendre à
« lire une voile », visualiser les réglages, comprendre
les besoins du bateau et pour trouver les bons réglages.
Chacun pourra, selon son degré d'expérience,
trouver des réponses aux questions qu'il se pose ou bien découvrir
de nouvelles applications. Au cours des stages, Loïck vous
accompagnera dans votre compréhension des phénomènes présentés
ici.
Les graphiques de cette page sont en 4 langues: Français, Anglais,
Allemand, Espagnol
Je vous souhaite du
plaisir, du rêve et de la satisfaction intellectuelle en vous
penchant sur cette page.
Les termes techniques
Termes basiques du réglage de voile
-
Border une voile consiste à tirer sur une écoute
pour refermer l'angle formé entre la voile et l'axe du
bateau
-
Choquer une voile consiste à relâcher une écoute
pour ouvrir l'angle formé entre la voile et l'axe du
bateau. « Choquer » signifie, pour tout autre
bout à bord « relâcher », « donner du
mou ». On peut choquer une amarre, une drisse...
-
Etarquer signifie tendre une drisse ou la bosse
de point d'écoute (GV).
-
Pennons / faveurs: petits brins de laine dont
l'extrémité avant est collée par une pastille adhésive sur
le tissus de la voile. Les pennons, permettent de
visualiser l'écoulement du vent sur la voile. Les pennons
sont utilisés sur les voiles d'avant et sur la grand
voile. Sur la chute des voiles, on appelle ça des faveurs.
-
Vrillage: en raison de la différence de force de
vent au sol et en haut des voiles, les voiles sont
vrillées. Le vrillage est un réglage très important.
-
Nerf de chute : Bout partant de la têtière
jusqu'au point d'écoute et pouvant être tendu afin
d'empêcher le fasseyement de la voile.
Les Allures
Les « allures »,
sont un apprentissage nécessaire pour s'orienter par rapport au
vent mais peu utiles en pratique pour le réglage des voiles.
En effet, le vent
de travers, ou bien le largue
peuvent conduire à des réglages de
voile complètement différents selon la vitesse du bateau. Un
« croiseur tranquille » naviguera vent
de travers avec une voile largement débordée (ouverte).
Un catamaran de course
naviguera vent de travers avec une
voile complètement bordée. Par les
mêmes conditions de vent et sur le même cap, le croiseur naviguant
à 5 noeuds, le catamaran de course, naviguant à 30 noeuds...
Les réglages de voile,
tel qu'indiqué sur le schéma ci-dessus ne sont valables que pour
le voilier naviguant à petite vitesse.
Le vent apparent
: quel vent souffle réellement dans les voiles?
Le vent qui souffle réellement sur tout objet en
déplacement s'appelle le vent apparent.
Il est la résultante du vent
réel et du vent créé par le déplacement du bateau, le vent vitesse : Faire du vélo à 20 km/h un
jour sans vent, créé un vent de face « vent
vitesse » de 20 km/h.
On remarque que le vent
apparent se décale vers l'avant et se renforce dans le
cas présent.
Imaginez maintenant que vous naviguiez sur un
bateau qui peut aller plus vite. Regardez la construction du vent
apparent résultante:
Le bateau
allant plus vite, le vent vitesse se
renforce, le vent apparent se
renforce aussi et se décale vers l'avant. Il faut donc davantage
border les voiles qu'avec un bateau plus lent.
Les notions d'allures avec les réglages de voile
correspondants n'ont donc pas beaucoup de sens. Il est bon de les
connaître mais aussi connaître leurs limites.
En se
rapprochant du près
Lorsque nous passons du vent
de travers au près, nous constatons par la construction
ci-jointe que le vent apparent se décale vers l'avant, et se
renforce!
Il arrive cependant un moment où le bateau perd
de la vitesse, car le bateau doit trop lutter contre les vagues et
l'orientation des voiles est trop défavorable. Il n'y a pas assez
de différence de pression entre les faces de la voile pour tirer
le bateau en avant! (voir la « portance »)
Au près,
nous avons en général besoin d'une voile rapide, peu
puissante, déviant juste le vent... en général, mais pas toujours!
En se rapprochant du vent
arrière
Le vent réel vient plus de l'arrière. Le vent
apparent est ainsi moins fort et plus latéral. Nous
sommes ici à la limite de la navigation en écoulement laminaire.
Si on abat un peu plus, nous allons passer en écoulement turbulent
et ainsi perdre beaucoup de puissance.
Au portant, nous avons besoin d'une voile
puissante... mais pas toujours!
Les réglages de voile
Pourquoi, comment une voile nous permet elle
d'avancer, dans une direction parfois près de l'opposé du
vent!
La portance,
écoulement laminaire et turbulent
Tous les profils (voiles, ailes d'avion, safran,
quille....) traversant un fluide (l'eau ou l'air) utilisent
l'écoulement pour créer de la portance. La portance
est une « aspiration ». Cette aspiration permet aux
avions de voler, et aux voiliers de ne pas dériver (grâce à sa
quille ou sa dérive) et à la voile de « tirer » le
bateau en avant.
Etudiez le schéma
et faites connaissance des 2 filets d'air A&B.
C'est donc la différence de pression entre
les 2 côtés de la voile, due à la différence de vitesse
d'écoulement des filets d'air sur ses deux faces qui crée la portance.
La portance est une aspiration, une force dont une composante
est orientée vers l'avant du bateau.
Vous avez noté que dans le schéma, le vent est juste
dévié par la voile! Condition pour que l'écoulement soit laminaire
et que ce mécanisme fonctionne.
Le réglage
de l'écoute
C'est L'écoute
qui permet de régler l'angle d'incidence de la voile par
rapport au vent et ainsi l'angle d'ouverture de la voile par
rapport à l'axe du bateau (voire les allures). Le principe de
base à ne jamais perdre de vue est qu'une voile doit être
bordée à la limite du fasseyement. Ce principe n'est cependant
plus applicable entre le largue et le vent arrière.
Pour trouver ce réglage, nous partons d'une voile
fasseyante. En bordant, la voile commence à se gonfler sur
l'arrière puis, plus on borde, plus la partie gonflée gagne
vers l'avant. Lorsque la voile est totalement gonflée, nous
avons un réglage correcte.
Nous avons un réglage parfait de l'écoute lorsque les
pennons de l'intrados et de l'extrados sont à l'horizontale.
Lorsque l'on navigue au près serré, on peut laisser
monter le pennon intérieur "intrados" jusqu'à 45°, le
compromis cap-vitesse sera alors optimal.
Les réglages à l'aide des pennons
Ici, le pennon
intérieur (intrado) décroche, il faut border
légèrement afin
qu'il colle à la voile, ou bien abattre si la voile est bordée
au maximum).
La voile est trop bordée,
le pennon de l'extrados revient en avant, il se forme des
tourbillons derrière la voile... il n'y a pas d'écoulement
laminaire, donc, pas de portance !
On choque doucement l'écoute...
Cependant, cette
situation est normale lorsque nous ne pouvons naviguer en
écoulement laminaire, c'est à dire aux allures portantes.
Si les 2 pennons tombent, c'est que la voile dévie
beaucoup trop le vent, elle fait barrage au vent. Il faut donc
choquer largement. Si nous naviguons vent arrière, c'est
normal!
Le réglage de la drisse
Les effets ici présentés sont les mêmes pour la
grand voile et pour la voile d'avant.
Les plis
verticaux et horizontaux
A gauche:
Très peu de tension de drisse.
Des plis horizontaux apparaissent dans la voile lorsque l'on
borde l'écoute.
Ce réglage a un sens dans le vent faible (- de 6
nds). Il permet d'avoir un bord d'attaque très fin et un creux
reculé, ce qui donne de la puissance à la voile.
Cependant, sur une voile munie de coulisseaux, ce
réglage peut vite entraîner la déchirure du tissus au niveau
des oeillets de coulisseaux ou bien la casse des coulisseaux
eux mêmes. Il ne faut donc pas abuser de ce réglage dès que le
vent monte un peu!
A droite
Lorsque nous finissons de hisser la voile, il est
normal que des plis verticaux apparaissent au guindant. Si ces
plis ne disparaissent pas en navigation, voile
« gonflée », c'est qu'il y a trop de tension de la
drisse.
On met beaucoup de
tension sur la drisse lorsque l'on navigue dans du vent fort,
surtout en naviguant au près (voir les constructions vectorielles
dans le point précédent).
Attention : La
tension de drisse n'agit pas que sur le guindant, elle agit aussi
sur la chute de la voile. Cela a donc une conséquence sur le
réglage de l'écoute!.
Attention: Si l'étai
n'est pas assez raide et que le travail de tension est fait par la
drisse de la voile d'avant, on risque de dégrader la voile
d'avant! On n'étarque donc pas une voile d'avant sur un étai mou!
La position du creux de la voile
Entre les plis verticaux et
horizontaux, il y a cependant des réglages intermédiaires:
A gauche: Nous avons mis
peu de tension de drisse. Ce
réglage est intéressant lorsque nous naviguons dans du vent
faible. Le creux de la voile est reculé, à environ 50%. C'est
à cette position que la voile donnera le plus de puissance.
Ce réglage permet d'affiner le bord d'attaque de la
voile et ainsi de naviguer plus près du vent dans le petit
temps.
Aux allures portantes,
le vent apparent diminue en force . Il n'y a donc pas de
nécessité de bloquer le creux au guindant.
A droite, le creux a été
avancé et est bloqué par une forte tension de drisse.
Ce réglage enlève de la puissance. Il est donc intéressant par
vent plus fort, ou lorsque l'on se rapproche
du vent, par vent medium, en raison de l'augmentation
du vent apparent. L'augmentation du vent a cependant pour
effet de faire reculer ce creux et d'aplatir la voile.
La tension à appliquer dépend beaucoup de l'état de
la voile et de la stabilité de forme du matériaux... mais ça,
c'est une autre histoire!
Les réglages spécifiques au génois
Le réglage de point de
tire
pour les voile d'avant, telles Génois, foc,
solent, tourmentin...
Un réglage de point de tire (un de chaque côté du
bateau) est un système composé d'un rail et d'un chariot
permettant de régler l'angle de traction de l'écoute de génois
sur le point d'écoute de la voile.
Ici, le chariot est très reculé: la tension est plus
horizontale, moins verticale,
la chute « ouvre » . Les pennons intérieurs
du haut de la voile décrochent.
Si nous cherchons à évacuer de la surpuissance, la
voile est ainsi bien réglée. Si nous ne sommes pas en
surpuissance, la voile est trop vrillée.
Réglage permettant un vrillage idéal de la voile pour
tirer le meilleur partie du vent.
Le point de tire est très avancé. La tension est très
verticale et plus du tout horizontale.
La chute est complètement refermée et ne laisse plus
sortir le vent. Le bas de la voile devient très creux. Ce
réglage peut être utilisé avec modération lorsque l'on abat.
Mais la voile risque de perdre beaucoup d'éfficacité.
L'effet du pataras sur la voile d'avant
La tension du pataras est très importante sur le
profil de la voile d'avant. Lorsque nous naviguons au près, nous
recherchons une voile d'avant stable et dont le bord d'attaque est
fin. C'est l'effet que produit une tension du pataras.
Lorsque le pataras est
détendu, l'étai est mou, courbé sous le vent. Le bord d'attaque
est plus creux. Cela peut être intéressant lorsque l'on ne cherche
pas à faire de cap et que nous avons besoin d'une voile puissante
et tolérante.
La tension de l'étai
s'observe très facilement lorsqu'on observe un voilier venant de
face.
Les réglages de la grand voile
Le
réglage de bordure
Il permet de régler le creux de la
grand voile dans son tiers inférieur. A gauche, la la bordure est
choquée. Ce réglage est utilisé lorsque nous avons besoin d'une
voile puissante, lorsque nous naviguons aux allures portantes,
avec un vent faible à modéré. Dans le vent très faible, il ne faut
pas abuser de ce réglage, car le vent risque de ne pas ressortir
de la voile (pas de portance) si la voile est trop creuse.
A droite, la bordure
est tendue. Ce réglage enlève de la puissance à la voile et permet
de moins dévier le vent, donc d'avoir une voile plus rapide. Ce
réglage est adapté aux allures proches du vent, ainsi qu'aux
allures portantes lorsque le vent se renforce.
Le
réglage de rail d'écoute, le hâle bas
L'observateur est
situé en arrière du bateau. La barre horizontale est le rail
d'écoute, le trait partant du point d'écoute est « l'écoute ».
Celui reliant le bôme au mât est le hâle
bas. Comme son nom l'indique, il permet de tirer la bôme
vers le bas.
Il est dans la mesure
du possible judicieux de faire travailler conjointement le hâle-bas et le chariot
d'écoute de la grand voile. Les deux ont pour mission de
bloquer ou de laisser plus ou moins monter la bôme. Au près,
le hâle-bas soulage le travail de l'écoute. Si on choque de
l'écoute dans une risée, il empèche que la bôme remonte trop et
provoque de la "trainée".
Au portant,
c'est lui qui empêche la bôme de monter.
Le chariot d'écoute,
lorsqu'il est placé près de l'aplomb de la bôme permet, par le
biais de l'écoute d'exercer une tension verticale. La bôme ne peut
ainsi pas remonter. Cela est possible sur les allures proches du près. Dans ce cas là, la voile a très peu
de vrillage. Ce réglage peut fonctionner sur de l'eau place, à
condition qu'il n'y ait pas trop de différence de force de vent
entre le bas et le haut de la voile.
L'effet, comme nous le
constatons sur le schéma est une action sur la chute de la voile,
le « vrillage ». Dans la position où le chariot est
centré, avec un hâle-bas, choqué, la bôme remonte et la chute peut
s'ouvrir.
Plus on remonte le chariot, plus on fera vriller la chute de
la voile. Plus il est placé à l'aplomb de la bôme, plus la voile
sera fermée.
Lorsque nous naviguons
de manière dynamique, surtout par vent instable, on utilisera le chariot pour ouvrir le plan de voilure
très rapidement lors d'une risée, ou reborder la voile lorsque la
risée est passée. Cela n'est possible que lorsque nous disposons
d'un grand chariot d'écoute installé
dans le cockpit et non sur le roof.
Au près serré, on peut
aussi choisir de travailler à l'écoute afin de faire vriller
simplement le haut de la voile dans les surventes et ainsi de ne
pas perdre en cap et de ne pas fermer le couloir entre la GV et la
voile d'avant.
Le
réglage du pataras
Le
pataras est un cable dont la fonction est de tirer la tête de mât
en arrière
Son effet sur la grand
voile est double.
La vue sur le schéma
ci joint est latérale. On regarde le bateau depuis le côté
(tribord).
L'un des effets du
pataras est d'ouvrir la chute de la grand voile. En effet, en
cintrant le mât, on diminue la distance entre le point de drisse
et le point d'écoute. La chute est alors moins tendue et elle
« ouvre », elle peut « vriller ».
L'autre effet du
pataras est d'aplatir la voile au guindant dans sa partie
centrale. La tête de mât partant vers l'arrière, la partie
centrale du mât vient vers l'avant: Le tissus est étiré. La partie
blanche entre le mât et la voile représente
« l'étirement » de la voile.
Ce réglage est
doublement intéressant lorsque nous souhaitons avoir une voile peu
puissante, (déviant le vent sans le retenir) : ouverture de la
chute et voile plate.
Lorsque l'on dispose
d'un réglage de pataras puissant et facilement réglable, on peut
gérer les surventes au pataras! Son action est alors excellente.
Il joue alors comme l'écoute de GV, sur le haut de la GV, mais en
plus, il raidit l'étai.
L'effet du pataras sur la voile d'avant
La tension du pataras est très importante sur le
profil de la voile d'avant. Lorsque nous naviguons au près, nous
recherchons une voile d'avant stable et dont le bord d'attaque est
fin. C'est l'effet que produit une tension du pataras.
Lorsque le pataras est détendu, l'étai est mou,
courbé sous le vent. Cela s'observe très facilement lorsqu'on
observe un voilier venant de face.
Attention!
Si l'étai n'est pas assez raide et que le travail de tension est
fait par la drisse de la voile d'avant, on risque de dégrader la
voile d'avant! On n'étarque donc pas une voile d'avant sur un étai
mou!
Applications aux allures et force de vent.
Navigation au près, vent
medium, surface de voile adaptée au vent, mer peu agitée.
Réglage de la grand voile :
Nous avons besoin d'une voile rapide, donc peu
puissante!
Le pataras:
Le pataras doit être pris avant d'effectuer toutes les autres
opérations. Plus le vent est fort plus il sera raidi. Le fait de
prendre le pataras permet d'aplatir le guindant dans la partie
centrale de la voile et d'ouvrir la chute de la voile.
La drisse: On
adapte la tension pour n'avoir ni plus verticaux ni plis
horizontaux en navigation. La tension sera , dans des conditions
medium au près, relativement importante.
Le réglage de bordure:
La voile devant être rapide, donc peu puissante, la bordure sera
prise (tendue)
L'écoute/ Le chariot de
grand voile : Le chariot sera placé légèrement au
vent afin d'obtenir un léger vrillage de la voile (peu important).
L'écoute sera bordée de telle sorte que la bôme vienne proche de
l'axe du bateau. Le meilleur compromis entre écoute et chariot est
trouvé lorsque la latte du haut de la voile est parallèle à la
bôme et lorsque le penon de l'écoute se cache environ 50% du temps
derrière la voile. Les autres pennons doivent voler à
l'horizontale.
Le hâle – bas:
Il est au près un soutien du
couple écoute / chariot de GV. Il est plus facile de border
l'écoute de grand-voile avec le soutien du hâle bas que sans
celui-ci!
Réglage pour la voile d'avant:
Les mêmes réglages s'appliquent pour la tension
de drisse, ainsi que pour le pataras.
Le réglage spécifique porte sur le couple écoute / point de tire afin trouver le
vrillage de chute idéal. Compte tenu des conditions météo
énoncées, (non surtoilé), nous aurons tendance à exploiter toute
la puissance de la voile tout en l'aplatissant au maximum (vitesse
et non puissance) et à la border au maximum pour faire le plus
possible de cap.
On commencera par choquer le chariot (le laisser
reculer vers l'arrière du bateau), puis on bordera l'écoute en
amenant le point d'écoute pratiquement au contact du hauban. Enfin
on tirera le point de tire vers l'avant, ce qui aura pour effet de
plaquer le point d'écoute de la voile d'avant contre le hauban. En
effet, en avançant le point de tire, on ramène aussi le point
d'écoute vers l'intérieur du bateau.
Un réglage moyen du point d'écoute est lorsque
l'écoute forme une bissectrice du point d'écoute. On veillera à
faire travailler les 3 étages de pennons en même temps. Si le
pennon du haut décroche, on avance le chariot. Si le bas de la
voile paraît creux, et la chute fermée, on recule le chariot.
Si le vent mollit et que nous naviguons sur mer
plate
GV et Génois :
On enlèvera de la tension de drisse de GV afin
d'affiner le bord d'attaque et de faire reculer le creux. On
choquera quelques centimètres de pataras.
GV :
le fait de relâcher du pataras tend la chute de
la voile donc, la referme. Sur eau plate, on pourra naviguer avec
une chute relativement fermée afin de chercher à faire du cap.
On pourra gérer la fermeture ou l'ouverture de la
chute (le vrillage) avec le Hâle-bas (en prenant du hâle bas, ou
ferme la chute, en le relâchant, on l'ouvre) et/ ou avec le couple
écoute / chariot.
Le principe est : on ferme la chute dans les
risées, on réouvre après.
En cas de vent vraiment faible, on fera davantage
vriller la voile, car la priorité ne sera plus le cap mais la
vitesse.
Bordure :
choquer de quelques centimètres le point d'écoute
Génois:
Le fait de choquer la drisse et le pataras fait
ouvrir la chute du génois. On avancera alors légèrement le chariot
pour refermer la chute et faire le maximum de cap.
Si le vent se renforce...
besoins : Evacuer la surpuissance par des voiles
plates, stables et vrillées:
GV + Génois :
-
On rajoutera de la tension de drisse afin que
le creux de la voile reste stabilisé.
-
On prendra encore plus de tension de pataras
afin de faire vriller la voile encore davantage.
-
Il est très probable que l'on ait à tendre
les nerfs de chute afin d'empêcher le fasseyement de la chute.
GV:
Hâle-bas :
Le hâle bas sera pris, afin d'aplatir le bas de
la voile.
Bordure :
raidi au maximum
Chariot d'écoute
:
Les surventes seront gérées avec le chariot: On
choque dans les surventes et on reprend du chariot entre les
surventes.
Outre l'action sur le vrillage, le chariot sert
essentiellement à équilibrer la barre. Trop de pression sur la
barre, on choque du chariot!
Génois :
on reculera le point de tire afin de faire
vriller la voile. Le haut de la voile travaillera moins et
permettra au vent de s'échapper.
Au portant, écoulement
turbulent
Le vent apparent est maintenant plus faible que
le vent réel. De plus, nous naviguons maintenant en écoulement
turbulent. L'action du vent dans les voile est donc faible. Nous
avons désormais besoin de voiles puissantes!
GV et Génois :
on choquera
du pataras
pour redresser le mât et refermer la chute.
Toujours en garder un peu pour tenir le mât!
les drisses
Pour creuser les voiles et faire reculer le creux
la bordure
Afin de creuser le bas de la voile et lui donner
de la puissance
Le nerf de chute
Il n'a plus de raison être
pris
Le réglage du hâle-bas
au portant, dépendra de l'état de la
mer. De manière générale, il sera tendu afin que la voile reste
stable.
Dans du vent faible il sera relâché afin de
creuser la voile
Dans du vent fort, il sera tendu et servira de
fusible! il n'y a qu'un relâchement du hâle bas qui permettra
d'évacuer une grosse surpuissance (notamment sous spi).
Comment savoir si j'ai trouvé un meilleur
réglage?
Au près : Ma vitesse
a t'elle augmenté? Mon cap s'est il amélioré?
C'est la vitesse du speedo qui m'indique si mon
bateau va plus vite sur l'eau (la vitesse du GPS incluant le
courant). Je dois regarder cette vitesse avant et après le
réglage.
Pour savoir si mon cap s'est amélioré, je compare
mon cap avant et après le réglage. Il faut donc noter le cap
réalisé avant le réglage.
Mais entre temps, le vent a peut-être tourné...
Si on dispose d'une girouette anémomètre électronique, on pourra
aussi noter l'angle au vent réalisé par le bateau.
Lorsque nous tirons des bords, au vent ou sous le
vent, on peut aussi activer la fonction VMG du GPS. Mais
attention, cette vitesse n'a de sens que lorsque l'on est vraiment
au vent ou sous le vent du point entré dans le GPS . Cette VMG
incluse aussi le courant... pas simple!
Le mieux... c'est d'avoir des concurrents! vive
la régate!!!
Le spi (symétrique)
Descriptif
Termes
techniques du réglage de spi:
Brasser : border le bras = tirer le tangon en
arrière
Débrasser : choquer le bras : laisser aller le
tangon sur l'avant.
Surbrasser : brasser davantage que le réglage
normal
Sousbrasser : brasser moins que le réglage normal
Principes de
base:
-
Le tangon doit être réglé perpendiculaire au
vent apparent. Ce réglage est, à l'exception du vent arrière,
dans le prolongement de celui de la bôme de grand voile.
-
Le point d'amure et le point d'écoute doivent
être le plus possible à la même hauteur. Le spi étant
symétrique, le vent rentré dans la voile doit pouvoir
ressortir aussi facilement. Le point d'écoute ne doit jamais
être sous le point d'amure (chute fermée, mauvais écoulement).
-
La couture verticale centrale du spi doit le
plus possible verticale, parallèle au mât.
-
Le tangon doit être si possible à
l'horizontale pour écarter le spi le plus possible de la grand
voile.
-
L'écoute doit être choquée autant que
possible, jusqu'à obtenir un repli de 20 à 40 cm dans le
guindant. Lorsque le spi se dégonfle par le guindant,
l'équipier en charge de l'écoute borde vigoureusement afin de
regonfler le spi puis relâche doucement afin de retrouver le
pli du guindant.
-
Le barber au vent (côté tangon) doit être
« pris », « bordé ». Le Barber sous le
vent (écoute) doit être choqué.
Réglage vertical
du tangon
-
Lorsque le repli se fait dans le haut du
guindant, c'est que l'extrémité extérieure du tangon est trop
basse.
-
Lorsque le repli se fait dans le bas du
guindant, c'est que l'extrémité extérieure du tangon est trop
haute.
-
Au largue serré, à condition de ne pas être
surtoilé, en montant le tangon, le guindant s'aplatit, le
creux recule, on peut naviguer plus près du vent. Attention à
ne pas monter le tangon plus haut que le point d'écoute!
Monter le tangon referme la chute!
Réglages par petit temps, vent medium, vent fort
Vent faible : On baisse le tangon
-
En baissant le tangon, on creuse le spi, donc
, on le rend plus puissant. On surveille le point d'écoute.
L'idéal est de suivre la montée et la descente du point
d'écoute en montant ou descendant le tangon. Pour cela, le
hâle-bas et la balancine doivent être libres!.
-
On laisse aussi environ 50 cm entre le mât et
la têtière du spi afin de le dégager le plus possible de la
grand voile.
Vent medium
-
Par vent medium on laisse monter le point
d'écoute et on adapte la hauteur du tangon. Le barber au vent
est pris, le barber sous le vent est relâché.
-
On règle la distance entre la têtière du spi
et le mât en fonction de la stabilité du spi. Plus près du mât
= spi plus stable, mais moins puissant.
Par vent soutenu, deux logiques s'affrontent.
-
Certains disent (avec raison) : laisser
monter le tangon, permet d'aplatir le haut de la voile et de
mieux laisser échapper le vent. Cela permet aussi de diminuer
« la surface projetée ». Le problème d'un spi porté
haut est son instabilité et son centre de poussée vélique
« haut ». On essaye de limiter son instabilité en
prenant du barber sous le vent.
-
D'autres disent (avec raison) : baisser le
tangon permet d'abaisser le centre de poussée vélique, de
contrôler le guindant, de bloquer le creux sur l'avant, et de
faire vriller la chute. On renforce l'efficacité en essayant
d'aplatir davantage le spi : on surbrasse légèrement, on borde
l'écoute pour brider le spi et on prend du barber.
-
Dans les deux cas, on hisse le spi au maximum
: point de drisse en butée contre le mât.
Conduite sous
spi
La conduite sous spi en croisière
Lorsque l'on navigue sous spi sans être en régate
(ça arrive!), il n'y a pas forcément d'équipier réglant l'écoute
de spi en permanence. C'est donc au barreur de barrer de telle
sorte que le spi « porte » toujours bien.
3 cas de figure:
-
Si le spi est bien gonflé, sans repli ni sur
le guindant ni sur la chute, c'est que l'on a un petit peu de
marge de manoeuvre. Cela est aussi une indication pour le
barreur: « je peux loffer un peu sans que le spi
s'écroule ». En croisière sans stress, on peut se
satisfaire de ce réglage.
-
Lorsque le guindant se replie, c'est que nous
naviguons le plus près possible du vent. On retrouve de la
marge de manœuvre soit en abattant légèrement, soit en
débrassant/ bordant légèrement.
-
Lorsque la chute du spi s'écroule (déventé
par la grand voile), nous devons loffer ou bien brasser le
tangon et choquer..
Départ au lof ou à l'abattée..
Lors d'une conduite sous spi avec du vent, des
vagues, de la houle, la communication entre barreur et régleurs
est essentielle. Le barreur transmet ses sensations afin de garder
un bateau équilibré.
Eviter le départ au
lof
Description :
le bateau gîte, le barreur perd le contrôle. Le
bateau loffe, se couche, le spi claque,
éventuellement se charge d'eau. Cela arrive en général sur
l'arrivée du rafale, parfois conjuguée à une vague.
Symptômes :
Trop de pression dans la barre (bateau ardent),
il faut orienter la pression vers l'avant, donc brasser davantage,
choquer l'écoute, mettre le plus possible de poids à l'arrière, au
vent du bateau.
Si le bateau commence à partir au loff: choquer
l'écoute de grand-voile, le hâle-bas de grand-voile et l'écoute de
spi. Tout cela doit être effectué en quelques secondes. Il faut
donc que l'équipage soit préparé à cette manoeuvre.
Prévention:
on peut surbrasser le spi : c'est à dire, amener
le tangon un peu plus vers l'arrière que nécessaire et choquer
l'écoute un peu plus que nécessaire
Eviter le départ à l'abattée
Description :
C'est un départ du bateau en contre-gite, en
général du aux vagues : Risque d'empannage, risque que le tangon
touche l'eau et se casse.
Symptômes
Pas assez de pression dans la barre, risque de
départ à l'abattée. Contre-gîte rendant le contrôle du bateau
impossible à la barre.
Réaction:
Quand il est encore temps: orienter la pression
du spi sous le vent : débrasser, border l'écoute. Choquer l'écoute
de Grand-voile et le hâle-bas de GV. Déplacement de l'équipage
sous le vent.
Quand c'est parti... baisser les têtes! Après
l'empannage larguer l'écoute de spi / choquer la drisse, ouvrir la
mâchoire du tangon, récupérer le spi par le bras / ranger le
tangon.
En préventif
-
Ne pas naviguer trop près du vent arrière,
-
Sous-brasser le tangon pour avoir une poussée
plus latérale.
Chaque capitaine doit décider avec son
équipage jusqu'où il veut jouer avec le feu! Les départs au loff
et à l'abattée doivent être évités autant que possible.
La VMG
Si nous tirons des bords pour rejoindre un point
au vent ou sous le vent, dont les coordonnées sont entrées dans le
GPS, nous pouvons activer la fonction « VMG : Velocity
made good». Cette fonction indique la vitesse de rapprochement
de notre objectif. Lorsque nous tirons des bords, c'est la
vitesse de rapprochement qui est importante et non la vitesse sur
l'eau. Bref, c'est le meilleur compromis cap / vitesse!
Les réglages de voile étudiés précédemment
permettent d'optimiser cette VMG .
Méthode
graphique
Unités du graphique:
Les vitesses
sont des vitesses à peu près réalistes pour « Europe ».
knts = knots = Knoten = noeuds = Nudos
Méthode
algébrique
C'est le Cosinus de l'angle / vent x vitesse sur
le fond. Qu'est ce que le Cosinus? C'est le rapport entre la
longueur des droites « projetées » (donc, les mesures
verticales) par rapport aux droites angulées (celles du
graphique). Le Cosinus indique le rapport de longueur en fonction
de l'angle.
Prenons le cas de l'angle au vent réel de 30°
cos (30) = 0,86
0,86 x 5 noeuds = 4,3 nds
Notre vitesse de rapprochement est de 4,3 nds.
Essayez pour les autres... ça marche!
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